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MEDIA

Europe loves cinema, but not Switzerland !

 

Suite à la votation du 9 février sur l’initiative contre l’immigration de masse et son acceptation, les premiers effets se font sentir. En ce qui concerne mon domaine d’activité, c’est la suspension pur et simple de toute demande de participation au programme MEDIA. Mais quel est ce programme me direz-vous ? En quoi la Suisse et plus concrètement les réalisateurs de notre beau pays sont-ils touchés ?

Depuis de nombreuses années, la Suisse est intégrée à MEDIA, un programme de soutien à la production et à la distribution visant à renforcer le rayonnement du cinéma européen. En tant que réalisateur suisse, j’ai pu déposer une demande d’aide au développement pour mon documentaire Back To The Bop l’année passée, disposant des mêmes droits que n’importe quel autre producteur européen. Aide que j’ai obtenue et qui me permet aujourd’hui de financer une bonne partie du travail d’écriture du film. Etant en concurrence avec tous les pays européens, mes chances étaient minces. Mais le fait d’être retenu apporte un crédit important au projet. Or, cette possibilité d’insérer un documentaire dans un réseau plus large que le système suisse est aujourd’hui suspendue. En résumé, si je veux déposer une nouvelle demande ces prochains mois pour un nouveau projet, cela n’est plus possible à l’heure actuelle.

Ou comment un dimanche de votations peut avoir un impact très concret sur mon quotidien… J’ai toujours voté, estimant que c’est une chance que de pouvoir participer au débat politique par ce biais-là. Mais aujourd’hui, je m’interroge sur cette notion si chère à nos autorités, cette possibilité de pouvoir voter sur tous les sujets, cette fameuse démocratie directe. Pourquoi une telle interrogation alors que le système semble marcher parfaitement ? Parce que la merveilleuse possibilité qui nous est offerte régulièrement de faire part de notre avis est petit à petit galvaudée par un parti politique qui a depuis bien longtemps compris son fonctionnement. Et surtout la manière de l’utiliser à son profit, avant tout à des fins électoralistes. En effet, comment peut-on parler de démocratie directe quand l’UDC pour ne pas le nommer est le seul parti capable économiquement d’envoyer un tout-ménage à la population pour récolter les signatures nécessaire au lancement d’une initiative ? Comment peut-on parler de démocratie directe quand le chef de ce même parti peut à lui seul financer massivement la dernière campagne contre l’immigration de masse ? Comment enfin parler de démocratie directe quand on réalise après la votation que le parti à l’origine de cette dernière n’a pas de proposition claire quant à son application pratique ? Et dans l’impossibilité de pouvoir mesurer les conséquences d’une telle initiative, comme par exemple la suspension de notre participation au programme MEDIA ?

« L’UDC est un parti politique qui demande de nous exprimer sur des problèmes que l’on aurait pas sans eux ». Phrase un brin caricaturale, je vous l’accorde, mais qui résume de manière efficace une grande partie de leur stratégie politique. Une des illustrations les plus accablantes de cette politique est l’initiative contre la construction des minarets en Suisse acceptée il y a quelques années.

Une question que j’aimerais pouvoir poser à un élu UDC: pensez-vous vraiment que le faut d’être exclu du programme MEDIA – tout comme du programme Erasmus par ailleurs – est un bien pour les citoyens de notre pays ?

Terminons sur une note positive en se repassant en boucle cette très fine analyse de la dernière votation.

Producteur / réalisateur

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Apparently we had reached a great height in the atmosphere, for the sky was a dead black, and the stars had ceased.

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