Ce que Ken Burns peut nous apprendre pour réaliser un documentaire
Produisant et réalisant des documentaires historiques ou ayant recours de manière quasi systématique aux archives, je suis un fan des documentaires du réalisateur Ken Burns.
Ayant à son actif des séries documentaires aussi connues que « Jazz », « Prohibition » ou encore « The VietNam War », Ken Burns propose une narration très particulière, un style bien à lui, dans un genre réputé – à tort d’ailleurs – plutôt aride et conservateur: le documentaire historique.
En plus d’être un cinéaste doué, il possède également un don pour partager son amour du documentaire et de la manière dont il travaille. Il existe un nombre important de vidéos sur internet où Ken Burns en parle. J’ai pour ma part retenu 5 conseils que j’utilise au quotidien dans mon travail.
#1 1 + 1 = 3
Ken Burns utilise cette formule pour parler du choix des histoires que l’on souhaite raconter. Un film n’est pas qu’une addition de petites histoires mise bout à bout. Il se passe quelque chose de plus, de magique quand plusieurs histoires forment une grande histoire qui traite de sujets universels qui nous touchent.
#2 Les meilleures histoires ont des contradictions
Il faut avoir dans son film des personnages qui expriment ou portent en eux des contradictions. En d’autres termes, des « gentils » qui font des choses mauvaises et inversement.
#3 Toutes les histoires sont manipulation
En tant que spectateur de cinéma, nous nous « soumettons » en quelque sorte au récit qui va nous être proposé sur l’écran. Par conséquent, être conscient en tant réalisateur du pouvoir des émotions que l’on peut susciter dans la fabrication du film est très important.
#4 Introduire les grandes thématiques au travers de petits détails
Il suffit parfois de distiller des détails en début de narration dans un film pour que cela donne une toute autre dimension aux personnages. Utiliser les détails, des anecdotes qui peuvent parfois paraître anodines renforcent l’identification des spectateurs aux protagonistes. Et donne ainsi une universalité au film qui vous êtes en train de réaliser.
#5 Suivre les lois du storytelling
Que ce soit pour une fiction ou un documentaire, peu importe selon Ken Burns. Il faut que votre film possède un début, un milieu et une fin, des caractères forts, des contradictions, des conflits, des résolutions, un climax et un dénouement. Cela va donner envie au spectateur de suivre l’histoire dès les premières images.
Il existe encore plein d’autres conseils que ce maître du documentaire partage avec enthousiasme sur internet. N’hésitez pas aller fouiller, notamment sur Youtube.
P.S. Ken Burns est passé à la postérité grâce à… Steve Jobs qui a nommé un effet de zoom dans iMovie puis dans Final Cut Pro, le Ken Burns Effect, qui consiste à zoomer une photo dans le cadre.
P.S.2 J’utilise des liens affiliés pour les films, ressources, matériel que je recommande. Cela me permet de financer une toute petite partie du temps que je passe à gérer le blog.